Le nombre de disparitions forcées augmente partout dans le monde. C'est un cri d'alarme que lancent des experts indépendants des Nations Unies en cette Journée internationale des victimes de disparitions forcées. Ils exhortent les Etats qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Convention ad hoc - 57 l'ont fait à ce jour- et l'ONU lance une campagne dont l'objectif est d'obtenir le double de ratifications dans les cinq prochaines années. Le point avec Houria Es-Slami, présidente du groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées.
Les disparitions forcées ont souvent servi de stratégie pour faire régner la terreur dans une société, rappelle l'ONU. Le sentiment d’insécurité résultant de cette pratique ne se limite pas aux proches de la personne disparue mais touche aussi la communauté et l’ensemble de la société.
Alors qu’elles étaient très répandues au sein des dictatures militaires, les disparitions forcées sont aujourd'hui perpétrées dans des situations complexes de conflit interne, en particulier comme moyen de répression politique des opposants et c'est ce qui inquiète Houria Es-Slami, présidente du groupe de travail de l'ONU sur les disparitions forcées.
Ainsi, concernant « la Syrie mais aussi la Corée du Nord, le groupe de travail a déjà appelé le conseil de sécurité de l’ONU à saisir la Cour pénale internationale en ce qui concerne l’état de disparition forcée, sachant que c’est une pratique systématique et généralisée dans ces deux pays », nous explique Houria Es-Slami qui cite également le cas de l'Irak. « Dans la base de données du groupe de travail, il y a plus de 16 000 plaintes... et ce n’est que la partie visible de l’iceberg, je suis certaine qu’il y a beaucoup de plus de cas ».