Large victoire électorale pour le milliardaire tchèque Babis

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Andrej Babis, à la tête du parti ANO, a largement remporté les législatives de vendredi et samedi en République tchèque. Le milliardaire avait fait campagne contre l'approfondissement de l'intégration européenne et contre l'adoption de l'euro.

Le parti ANO de l'homme d'affaires Andrej Babis a remporté haut la main les élections législatives de vendredi 20 et samedi 21 octobre en République tchèque avec 29,6 % des suffrages exprimés. Il devance les libéraux du Parti démocratique civique (ODS), crédités de 11,3 %, la version tchèque du Parti pirate et la formation d'extrême droite Liberté et démocratie directe (SPD), qui obtiennent respectivement 10,8 et 10,6 %, selon les résultats officiels.

Le Parti social démocrate (ČSSD) du Premier ministre sortant, Bohuslav Sobotka, tombe à 7,3 %, son score le plus bas depuis 1993 et la dissolution de la Tchécoslovaquie.

Dans une interview accordée à Reuters samedi, l'homme d'affaires controversé, parfois surnommé le "Trump tchèque" , a assuré que Prague souhaitait jouer un rôle actif au sein de l'Union Européenne pour défendre ses idées.

Andrej Babis a fait campagne contre l'approfondissement de l'intégration européenne et contre l'adoption de l'euro, alimentant la crainte d'une alliance avec ses voisins du groupe de Visegrad, Hongrie et Pologne en tête, face aux institutions de Bruxelles.

Samedi, il a cependant assuré que son parti était pro-européen et qu'il entendait jouer un rôle constructif.

Andrej Babis, qui été mis en examen début octobre pour détournement de fonds européens, aura fort à faire pour former une coalition gouvernementale. Sociaux démocrates et chrétiens démocrates ont exclu samedi de cohabiter avec quelqu'un qui fait l'objet d'une procédure judiciaire. L'Intéressé, qui nie toute malversation et parle d'un complot politique, s'est quant à lui dit ouvert à toutes les alliances.

Il a en outre nié faire partie du courant eurosceptique. "Ce n'est pas vrai, nous ne sommes pas une menace. Nous sommes pro-européens. Je suis prêt à me battre pour nos intérêts à Bruxelles", a décalaré l'homme devant la presse à l’issue de la victoire.

Andrej Babis, 63 ans, est le fondateur d'un empire financier qui a fait de lui la deuxième fortune et le premier employeur du pays, à la tête d'Agrofert, un groupe de plus de 200 entreprises opérant dans l'agroalimentaire et la pétrochimie.

La République tchèque jouit d'une bonne croissance économique, d'un budget en équilibre et du plus faible taux de chômage de l'Union européenne, mais les électeurs sont las des acteurs politiques traditionnels.

Méfiant à l'égard de l'UE, hostile à l'immigration, ANO se veut un mouvement "anti-système".

L'immigration est pratiquement inexistante en République tchèque, mais elle a été l’un des themes phares de la campagne. Presque tous les partis ont promis de refuser les quotas de migrants imposer par l'Union européenne.