Washington met fin aux exemptions permettant l'achat de pétrole iranien

 |  Posted by Dasa Appalasawmy  |  0

Les États-Unis ont décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d'importer du pétrole iranien, pour "porter à zéro les exportations" et "priver le régime de sa principale source de revenus", a annoncé la Maison Blanche.

"Si vous ne respectez pas cela, il y aura des sanctions", a mis en garde le chef de la diplomatie des États-Unis, Mike Pompeo.

Pour comprendre cette situation, il faut revenir à la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien, en mai 2018. Le président américain avait alors annoncé qu’il veut rétablir les sanctions contre Téhéran. L’administration Trump avait préparé alors un plan pour « réduire à zéro » les exportations iraniennes de pétrole à partir de début novembre. Les hydrocarbures sont le moteur de l’économie iranienne.

L’Iran a réagi vivement après cette annonce. "Puisque les sanctions en question sont illégales dans leur principe même, la République islamique d'Iran n'avait attaché et n'attache aucune valeur ni aucune crédibilité aux dérogations accordées relativement aux dites sanctions", a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Turquie a également vivement déploré la décision américaine. "Nous n'accepterons pas de sanctions unilatérales et de contraintes sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins", a lancé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dont le pays entretient déjà des relations très tendues avec l'administration américaine. La diplomatie sud-coréenne a elle promis de continuer jusqu'au bout "à faire tout son possible" pour obtenir un "renouvellement de l'exemption".

Les annonces de Washington ont entraîné une hausse des cours du pétrole. Le brent de mer du Nord, référence du marché mondial, a gagné lundi après-midi 2,75 % à 73,95 dollars le baril, après avoir auparavant atteint 74,31 dollars, un plus haut depuis le mois de novembre.

De son côté, l'Irak s’est dit "prêt" à exporter 250 000 barils supplémentaires par jour si les marchés le réclament. Selon la Maison blanche, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis se sont aussi engagés à compenser la diminution des exportations iraniennes pour faire en sorte que la demande mondiale soit satisfaite et éviter une envolée des cours du pétrole.

Source : France24