Vol Maurice-Paris : un couple de passagers en garde à vue.

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Un homme et une femme ont été arrêtés ce lundi matin par la police aux frontières. Plus tôt, Air France a dépose plainte contre X. L'avion avait dû atterrir en urgence dans la nuit de samedi à dimanche au Kenya à la suite de la découverte d'un engin artisanal inoffensif mais ressemblant à une bombe.

Air France a annoncé ce lundi avoir porté plainte contre X après la découverte dimanche matin d'un objet suspect à bord d'un de ses avions reliant l'île Maurice à Paris. La compagnie «a porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui», a précisé à l'AFP un porte-parole, alors que la découverte de l'objet, qui s'est finalement révélé inoffensif, avait forcé le vol AF463 à atterrir en urgence à Mombasa, au Kenya. La plainte a été déposée au tribunal de grande instance de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Une enquête avait été ouverte par le procureur de la République à la demande de la compagnie.

Dans la foulée, nous avons appris qu'un couple de passagers de l'avion avait été arrêté par la police aux frontières. Cet homme et cette femme ont été placés en garde à vue ce lundi matin à leur retour à Paris. Selon les informations d'Europe 1, l'homme serait un ancien policier affecté à La Réunion. Très tôt, les enquêteurs ont estimé que l'engin ne pouvait avoir été déposé que par des passagers, l'avion ayant été inspecté avant son décollage et rien d'anormal n'avait été signalé.

Le Boeing 777, avec 459 personnes à bord et 14 membres d'équipage, avait quitté l'île Maurice samedi à 21h00 locales et devait arriver à Paris dimanche à 05h50 locales. Il a atterri à l'aéroport international Moi de Mombasa, sur la côte est du Kenya dans la nuit de samedi à dimanche. Les passagers ont regagné Paris ce lundi à bord d'un vol Air France.

La compagnie a indiqué dimanche que ces objets trouvés étaient «des engins factices». Lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, le PDG d'Air France Frédéric Gagey a confirmé qu'il s'agissait d'une «fausse alerte». L'engin est «un ensemble composé de cartons et d'une espèce de minuteur», a-t-il détaillé. Il s'agit d'une «confection artisanale pas susceptible d'exploser, retrouvée dans un placard dans les toilettes» par un passager qui a donné l'alerte aux alentours de 22h. Cet endroit, ainsi que l'ensemble des placards, avait fait l'objet «d'une visite de sûreté» de la part de l'équipage avant le décollage. Rien n'y avait été découvert, a indiqué le PDG. Interrogé sur le fait que l'engin aurait pu être déposé pendant le vol, le PDG a répondu: «C'est votre déduction.» «Mais comme il y a eu une visite avant le vol et qu'on ne l'a pas trouvé, je pense qu'il a sans doute été placé là pendant le vol», a-t-il ajouté.

L'engin, dénué d'explosifs, n'était pas détectable lors des contrôles. «Il n'y avait rien qui présentait un caractère dangereux pour l'avion, les passagers ou l'équipage», a poursuivi Frédéric Gagey, soulignant que «rien à ce stade ne permet de dire qu'il y a eu une faille dans le dispositif de sûreté à l'Ile Maurice». «Nous ne savons pas qui l'a confectionné» a précisé le PDG. Frédéric Gagey a plusieurs fois évoqué le fait que cette fausse alerte résultait visiblement d'un acte de «malveillance» et de ce qui s'apparenterait à une «mauvaise plaisanterie». «C'est un acte extrêmement agressif à notre encontre», a-t-il souligné. Le responsable de la compagnie a en outre indiqué que trois autres fausses alertes avaient été constatées ces derniers jours, notamment aux États-Unis.

Une source interne à Air France avait décrit l'objet retrouvé comme étant composé de deux horloges digitales transparentes avec deux horaires différents, sans a priori de décompte, d'un fil noir ressemblant à une antenne de radio-réveil, et de quatre cartons rectangulaires reliés par un adhésif et des pinces métalliques.

«C'est une affaire internationale et nous parlons également aux autorités de l'île Maurice, pour savoir s'il y a eu une fouille des passagers avant qu'ils embarquent», a pour sa part déclaré le ministère kényan de l'Intérieur Joseph Nkaissery dans une conférence de presse. Il a ensuite rendu visite aux voyageurs, pour lesquels un hôtel a été mis à disposition. Un passager de l'avion, John Stephen, a raconté que le personnel de bord d'Air France avait aidé à l'évacuation rapide par les toboggans, après l'atterrissage. «Nous sentions que les membres de l'équipage étaient tendus, et que quelque chose n'allait probablement pas. Quand l'avion s'est arrêté, ils nous ont dit de courir vers les toboggans, et de partir loin de l'avion», a-t-il expliqué à l'AFP. La compagnie aérienne a dit déplorer «le désagrément et le retard causés à ses clients», mais assure n'avoir «d'autre priorité que d'assurer la sécurité de ses passagers».