Donald Trump réussit son examen de passage au Congrès.

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Donald Trump .

Il n’a pas été question de « carnage » américain comme lors de la prestation de serment, le 20 janvier, ponctuée par son poing brandi. Pas question non plus des accusations de « médias bidon » martelées pendant sa conférence de presse du 16 février. Donald Trump a rompu mardi 28 février avec la rhétorique de ses discours de campagne, souvent proches de la dystopie, ainsi qu’avec les salves assassines publiées sur son compte Twitter.

Le cadre solennel du Congrès et le trouble créé par cinq premières semaines tumultueuses, quoi qu’en dise la Maison Blanche, imposait un effort de discipline. M. Trump y a sacrifié sur le ton, sans renier pour autant les thèmes qui l’ont porté à la présidence, ni la promesse de « donner la priorité aux Américains ». Comme d’autres avant lui, il a su jouer également de la présence à la tribune d’Américains qu’il avait invités, cités littéralement comme témoins, qu’il s’agisse de victimes de sans-papiers au chapitre des méfaits de l’immigration illégale, ou de parents de policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions, pour rappeler au respect des forces de l’ordre.

L’émotion a même saisi le Congrès tout entier lorsque le président a rendu un hommage appuyé à un soldat des forces spéciales tué en janvier, peu après sa prise de fonctions, au cours d’une opération au Yémen, Ryan Owens. La veuve de ce dernier avait pris place à la droite de sa fille Ivanka. Elle a accueilli debout l’ovation interminable, le visage baigné de larmes. Le père du militaire avait refusé pour sa part de rencontrer le président compte tenu des interrogations soulevées par la conduite du raid.

Le ton du président est resté enfin mesuré lorsqu’il a évoqué la place des Etats-Unis dans le monde. M. Trump n’a pas rompu avec l’intention de réduire le déploiement américain, à l’exception de la lutte contre le « terrorisme islamique radical », qu’il veut « rayer de la planète ». « Mon travail ne consiste pas à représenter le monde. Mon travail consiste à représenter les Etats-Unis », a-t-il lancé. Il s’est montré cependant plus amène que par le passé vis-à-vis de l’OTAN qu’il a promis de « soutenir avec force ». Après avoir souhaité une hausse significative des crédits militaires, M. Trump a plaidé pour un monde pacifié. « Nous voulons l’harmonie et la stabilité, pas des guerres et des conflits », a-t-il déclaré.