Comptabilité du capital naturel Vers une meilleure intégration de la biodiversité dans les comptes nationaux des pays de la COI

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 Plus de 50% de la richesse totale de Madagascar réside dans le capital naturel, entre autres ses terres agricoles, ses ressources en eau, ses forêts et ses mines. » Tels ont été les propos de Mamy Ratolojanahary, directeur général de la Planification à Madagascar, lors d’un atelier portant sur la comptabilisation du capital naturel organisé du 7 au 9 décembre à Antananarivo par la Commission de l’océan Indien (COI) à travers son Projet Biodiversité, financé par l’Union européenne.
A l’issue de l’atelier, le système de la comptabilité écosystémique du capital naturel (CECN) a été adopté pour les Comores et Madagascar. De plus, les feuilles de routes nationales ont été initiées en capitalisant les acquis de la région - projet WAVES (Wealth Accounting and Valuation of Ecosystem Services) à Madagascar ou encore Comptabilité Expérimentale des Ecosystèmes du Système de Comptabilité Economique et Environnementale (ENCA) à Maurice.
« Considérer les écosystèmes comme levier de performance économique ne peut être que profitable aux Etats membres de la COI. La comptabilité du capital naturel permet, en effet, de prendre la mesure de la contribution de l’environnement à nos économies et à la croissance », a souligné Alice Ndiaye, Officier permanent de liaison de la COI à Madagascar.
En effet, dans le sud-ouest de l’océan Indien, les écosystèmes récifaux ont une valeur estimée de 7 milliards de dollars et les mangroves de quelque 9 milliards de dollars. Cela dit, la valorisation économique de ces écosystèmes doit aller dans le sens d’une démarche responsable et durable dans la mesure où la région est un « hotspot » de la biodiversité mondiale, c’est-à-dire une région à la fois à fort taux d’endémisme mais très menacée.
C’est dans ce sens que la COI a rassemblé une soixantaine de décideurs et partenaires techniques et financiers, pour rappeler l’engagement de ses pays membres aux objectifs d’Aichi, et en particulier l’objectif n°2 qui stipule que « d’ici à 2020 au plus tard, les valeurs de la diversité biologique sont intégrées dans les stratégies et les processus de planification nationaux et locaux de développement et de réduction de la pauvreté, et incorporés dans les comptes nationaux, selon que de besoin, et dans les systèmes de notification ».